À l'arrière : Roues simples. La "jumelle" fait le lien entre les ressorts et la "main" en acier coulé
À l'avant : Roues jumelées. La "lune" ou "dollie" repose sur "la lyre". Les deux cercles tournent fer contre fer. Au centre des deux cercles, la "cheville ouvrière" fait axe. Le système à trois ressorts, un par roue et un qui les relie vers l arrière s appelle un "train de Montmerle" ou "demi-télégraphe"
On remarquera la superbe qualité des menuiseries, avec petits bois cintrés, glaces gravées et biseautées... Les fenêtres coulissent latéralement dans les murs
Le problème, c'est qu'elle fuit.
Et que Tom dors avec une casserole à côté de son oreiller.
Alors allons voir ce qui se passe sur le toit
Allez, on arrache tout ça, on va s'occuper d'elle
Je décide de déposer l'ensemble du lanterneau pour en reconstruire un plus haut. Cela pour plusieurs raisons :
- Tout d'abord, créer une lame de ventilation sous la couverture, indispensable pour la longévité du zinc, et qui apportera un confort thermique en été très appréciable.
- Certaines fenêtres seront ouvrantes, pour permettre l'aération de la roulotte, nous pourrions même passer en double-vitrage.
-La retombée de la traverse basse devenant plus importante, le nouveau lanterneau supportera une portée plus importante et il devient possible de supprimer des cloisons.
-Enfin, je m'évite le laborieux travail de restauration d'un lanterneau en sapin âgé de 80 ans, pour passer sur un lanterneau tout neuf, en chêne.
Au terme d'une longue prospection, je finis par dénicher un superbe plot de chêne de 5 mètres de long, 6 plateaux de 40mm d'épaisseur, cela me conviendrait parfaitement.
Le lanterneau est évidemment construit selon la méthode de menuiserie traditionnelle : dégauchissage, rabotage, mortaisage, tenonnage.
Assemblage. Sur cette photo, ami lecteur tu remarqueras plusieurs choses : à gauche sur les pièces assemblées, les sifflets désaboutés pour l'assemblage de long. Tu remarqueras aussi que je serre ma pièce contre une grande règle en aluminium, elle-même fixée au sol.Enfin, les sangles qui reprennent la forme de la roulotte qui a bien voyagé et bien bougé.
D'origine, ces roulottes n'étaient absolument pas isolées. Nous allons remédier à cela avec des panneaux de coton recyclé
Retours de gouttières cintrés. Les coins ronds à l'avant de la roulotte sont voligées par deux fois deux épaisseurs de contre-plaqué de 5mm, collées entre elles
Une lame de ventilation est créée sous la couverture grâce à ces contrelattes, cintrées et collées à la colle polyuréthane. On notera la continuité de la ventilation entre la casquette et le lanterneau
Alors il est temps de ranger scies et rabots, de sortir cisailles et pinces plates car le travail du bois laisse sa place au façonnage du métal. Et le menuisier devenu couvreur "taille tranquillement son zinc à coups de cisaille, penché sur l’établi, pareil à un tailleur coupant, chez lui, une paire de culottes".
Et doucement, la vieille dame revêt son nouvel habit étincelant de métal, entièrement cousu de feuilles de zinc pur "Vieille-Montagne" de la plus haute qualité, en 0,7mm d'épaisseur, celui-là même que les couvreurs posent depuis bientôt deux siècles sur les mythiques toits de Paris.
Le façonnage du capot avant s'apparente presque à de la carrosserie automobile. Il sera fait de deux ensembles assemblés par un coulisseau plat
Couverture du lanterneau. Des bandes de contre-plaqué de 10 et de 5 mm permettent de créer une pente à 3%
Et voilà ! La roulotte est couverte ! Il ne reste plus qu'à faire les sorties pour le poêle à bois, la hotte de cuisine, le chauffe-eau gaz et la VMC de la douche