Ainsi, parmi les métaux que nous pourrons utiliser nous avons :
- le zinc : densité : 7,1. Facile à façonner, à souder, durable. C'est le matériau de prédilection pour la couverture.
- l'aluminium : densité : 2,7. Même prix que le zinc. Inconvénient : très compliqué à souder.
- l'acier galvanisé : densité : 7,8.. Deux fois moins cher que le zinc mais beaucoup moins durable. Difficile à façonner et à souder.
- le cuivre : densité : 8,9. C'est le top, très facile à façonner, extrêmement durable. Inconvénient : deux fois plus cher que le zinc.
Pour commencer, si tu n'es pas couvreur, on va faire un petit rappel. En couverture métallique, il existe deux méthodes : celle traditionnelle "à tasseaux", que l'on rencontre typiquement sur les toits de Paris, et celle, plus récente chez nous, dite "à joint debout".
Le grand avantage du système à tasseaux, c'est que chaque élément est démontable. Si une tuile d'un toit voisin venait à tomber et à défoncer un bac, on pourrait changer ce bac. En joint debout puisque tout est serti ce serait bien la merde.
L'avantage du système à joint debout est la grande rapidité de pose.
Maintenant parlons de bacs cintrés. Dans ces deux méthodes, tasseaux et joint debout, nous avons sur chaque côté du bac un relevé de trois centimètres environ. Ce relevé apporte une rigidité qui ne permet pas au bac de se cintrer. Tu comprends bien que si je fais un pli au bord d'une feuille de papier, cette feuille ne peut plus se cintrer.
Dans le cas d'une couverture à tasseau cintrée, je vais d'abord devoir faire des tasseaux cintrés, ensuite pour les bacs j'ai deux solutions : soit étirer le haut des reliefs entre marteau et enclume, soit faire des entailles dans les relevés des bacs, disons tous les cinq centimètres et souder des petits triangles.
Enfin il faudra s'occuper des couvre-joints qui vont avoir besoin, à l'inverse des bacs, d'une rétreinte. Encore une fois deux possibilités s'offrent à moi : soit un cintrage à chaud, soit une rétreinte à la pince.
Bref, on comprend qu'une couverture à tasseau sur une roulotte représenterait un travail colossal.
Alors étudions la solution joint debout. Je ne peux pas entailler les relevés et souder des triangles, il va falloir faire faire les bacs au gabarit par une entreprise qui a une cintreuse et qui va étirer le métal des relevés. C'est la méthode que j'utilise sur la grande majorité des roulottes que je restaure. Inconvénient : cela oblige à trouver (et payer ! ) quelqu'un qui a une cintreuse et qui sait l'utiliser.
J'insiste sur le fait que nous avons étudié les deux seules vraies techniques de couverture. Les autres techniques dont je vais parler maintenant ne seront jamais aussi satisfaisantes.
Dans les deux cas ce fameux relevé nous pose un problème compliqué à résoudre, nous allons essayer de voir s'il est possible de le contourner.
J'ai utilisé sur la roulotte d'Anne-Marie l'assemblage à simple agrafure :
Attention, cette technique n'est pas vraiment étanche, on dit dans le jargon que c'est "fuyard", et tout particulièrement au faîtage où la pente est nulle. En effet nous pourrions imaginer qu' inévitablement, l'eau se trouvant à ce point zéro s'écoulera d'un côté ou de l'autre. C'est faux, l'eau n'est pas fluide à se point et il se forme au faîtage des petites flaques qui refusent de descendre vers l'égout. Si ces petites flaques rencontrent une agrafure, l' eau par capillarité, ou "siphonnage" se retrouvera à l'intérieur de la roulotte :
(D'ailleurs, pour éviter ce point zéro, nous devrions théoriquement poser un tasseau de faîtage avec de chaque côté une chanlatte ramenant la pente à 5%) :
La technique à agrafure est donc envisageable si le zinc est posé sur une étanchéité complémentaire type DELTA VMZ ou Multivap.
Sur le même principe de simple agrafure mais pour une esthétique différente, nous pourrions utiliser l'assemblage à "coulisseau plat" :
Pas de problème pour le cintrage, cependant cela impliquerait qu'il n'y ait pas de gouttière et que le cintre soit régulier pour pouvoir enfiler mon coulisseau.
Pour avoir quand même un petit relevé et éviter le siphonnage nous pourrions avoir recours à un "coulisseau rond"... :
système "à coulisseau rond". Il faudrait pour ce système et le suivant que le cintre soit d'un rayon à peu près constant
... ou au système "à rouleau" :
Il est tout à fait possible de cintrer un ourlet en le chauffant au chalumeau.
Nous pourrions aussi utiliser la technique méconnue du "joint valaisan", sorte de coulisseau à l'envers et intégré à la feuille :
Enfin une dernière technique envisageable, le "système wagon" qui nécessitera des mètres et des mètres de soudure mais qui aura le mérite d'être étanche à condition que ces soudures soient irréprochables :
Voilà, ainsi se termine mon exposé. Tu as compris que le sujet n'était pas aussi simple qu'il pouvait sembler... Je t'ai découragé ? Rassures-toi il existe une dernière solution : tu vas chez MrBricolage, tu achètes de la tôle galva, des clous, une douzaine de cartouches de silicone et tu bricoles quelque-chose avec tout ça. Peut-être que comme Tom tu dormiras avec une casserole à côté de ton oreiller mais tu seras sur la Route et finalement c'est ça le plus important.